Quatre thèses de doctorat soutenues récemment au sein de l’équipe EMC3
Raphael Lebrun a soutenu sa thèse le 23 juin 2023 à Sorbonne Université dans le cadre du projet ANR MCG-Rad. Une première partie de ses travaux concerne la modélisation du recouvrement vertical des nuages, qui a une forte influence sur le calcul du flux solaire au sommet de l’atmosphère. Il a été montré qu’un recouvrement exponentiel-aléatoire permet une très bonne représentation des propriétés des nuages, à la fois géométriques (distribution verticale) et radiatives, même à partir d’un profil vertical nuageux de résolution grossière. Ce modèle de recouvrement a ensuite été couplé à un algorithme de transfert radiatif par Monte Carlo (RadForce) qui utilise par ailleurs une approche raie-par-raie pour les propriétés spectroscopiques des différents gaz atmosphériques. Ceci a permis de réaliser des calculs de références du transfert radiatif atmosphérique dans l’infrarouge, mais aussi des analyses originales: estimation de l’altitude d’émission de chaque composant présent dans l’atmosphère, nouvelle estimation du forçage radiatif dû à chacun des gaz à effet de serre, et impact de la prise en compte du recouvrement vertical des nuages.
Di Wang a soutenu le 20 novembre 2023 sa thèse en co-tutelle avec l’Université de Yunnan en Chine. Di a étudié la composition isotopique de la vapeur d’eau. Il s’agit de la proportion relative de différents types de molécule d’eau dans la vapeur. Di a d’abord mesuré la distribution de la composition isotopique en Chine en conduisant une voiture instrumentée sur plus de 20 000 km. Puis elle a mesuré cette composition isotopique jusqu’à 11km d’altitude avec des drones instrumentés qu’elle a elle-même développés. Ce travail a des applications pour la reconstruction des climats passés et la compréhension du cycle de l’eau au Tibet.
Khadija Arjdal a soutenu sa thèse le 20 décembre 2023 à l’Université Mohamed 6 Polytechnique (UM6P) au Maroc. Khadija a effectué une thèse en co-tutelle entre l’UM6P et le LMD-X et dont l’objectif était double: 1/ évaluer et améliorer la représentation des processus physiques qui gouvernent le climat de surface et les bilans d’eau et d’énergie dans les plaines agricoles marocaines au sein du modèle LMDZ et; 2/ évaluer la sensibilité des projections climatiques sur les plaines marocaines à la représentation des processus à l’interface surface-atmosphère. Via la mise en place de simulations LMDZ avec une grille raffinée sur le Maroc et l’exploitation de données in situ, Khadija a pu caractériser la capacité du modèle à reproduire le climat de surface et identifier certains biais du modèle. Khadija a pu également faire une première évaluation de la sensibilité du changement climatique sur les plaines marocaines au maintien et à l’arrêt de l’irrigation des champs.
Saloua Balhane a soutenu sa thèse le 21 Décembre 2023 à l’Université Mohamed 6 Polytechnique (UM6P) au Maroc. Saloua a effectué une thèse en co-tutelle entre l’UM6P et le LMD. Une première réalisation de la thèse a été de mettre en place une configuration globale de LMDZOR avec une grille raffinée régionalement préservant la cohérence entre la grande échelle et l’échelle régionale. Cet aspect est essentiel pour le climat du Maroc dont les ressources en eau sont largement contrôlées par des processus de grande échelle. Saloua s’est aussi appuyée sur une approche de correction de biais en ligne de la dynamique de façon à s’affranchir au mieux des biais de grande échelle présents dans tous les modèles climatiques. Après raffinement de la grille, elle a montré que les précipitations et la température se comparaient favorablement aux observations, et que le transport d’humidité était amélioré après correction de biais en ligne. Dans un second temps, avec la configuration mise en place et grâce à un protocole spécifique, Saloua a pu analyser le signal de changement climatique sur le Maroc pour un niveau de réchauffement global de 3K ainsi que sa sensibilité aux incertitudes dans les patterns de SST projetés par différents modèles de climat.