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[Le LMD publie] Deux thèses de doctorat soutenues au sein de l’équipe Planéto


Joseph Naar a soutenu sa thèse sur la modélisation du cycle de l’eau actuel et des derniers âges glaciaires de la planète Mars le 26 octobre 2023. Mars, telle que nous la connaissons aujourd’hui, s’apparente à un désert froid. Cependant, un glacier massif d’eau se trouve au pôle Nord et libère chaque été un peu d’eau dans l’atmosphère, qui peut alors être transportée sur toute la planète, formant des nuages, du givre en surface, etc. La modélisation de ce cycle de l’eau est néanmoins extrêmement complexe. Joseph a ainsi amélioré la représentation numérique des processus physiques qui régissent ce cycle dans le Mars Planetary Climate Model développé au LMD. En parallèle, Joseph a aussi étudié les âges glaciaires de la planète Mars. Bien qu’étant aujourd’hui glacée et sèche, des traces géologiques à la surface de la planète rouge montrent que Mars a par le passé été plus humide, propice à la formation de glaciers aux tropiques, à un cycle de l’eau beaucoup plus actif, etc. En faisant varier les paramètres orbitaux de la planète (obliquité, excentricité, etc.), Joseph a ainsi pu montrer avec ce modèle qu’il y a environ un million d’années, lorsque l’obliquité de Mars était plus importante, la planète était très humide et un manteau neigeux de plusieurs mètres d’épaisseur a pu se former à basse latitudex, s’enterrant avec le temps, là où des traces géologiques suggèrent la présence d’un ancien réservoir massif de glace. Sa thèse est la première du programme Mars Through Time qui vise à mieux comprendre les paléoclimats martiens. Il est désormais post-doctorant au Laboratoire Atmosphères, Observations Spatiales.

Gwenaël Milcareck a soutenu sa thèse portant sur la modélisation atmosphérique d’Uranus et Neptune le 20 novembre 2023. Ces deux planètes géantes glacées recèlent de mystères qui fascinent les scientifiques. En 1986 et 1989, Voyager 2 a exploré Uranus et Neptune, révélant une circulation zonale quasiment identique malgré des forçages saisonniers différents et une structure thermique beaucoup plus chaude qu’on ne le pensait. Gwenaël a ainsi conçu un modèle de climat global (GCM), adapté des modèles terrestres et planétaires déjà développés au LMD, pour mieux comprendre la dynamique atmosphérique de ces corps. Gwenaël a ainsi pu montrer que les températures chaudes observées sur Uranus pouvaient être expliquées par les propriétés radiatives des aérosols dans l’atmosphère, mais que cette explication ne suffisait pas pour reproduire les observations neptuniennes. Enfin, Gwenaël a montré à l’aide de son modèle qu’une circulation zonale et méridienne complexe sur Uranus et Neptune s’établissait sur ces deux planètes. Sa thèse est une pierre fondatrice dans l’étude de la dynamique atmosphérique de ces deux corps, et ouvre la voie à de nombreuses perspectives pour améliorer notre compréhension des climats planétaires. Il est désormais post-doctorant au Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux.

 

Crédits photos: Gauche: NASA / JPL / Ted Stryk Droite: NASA/ ESA/  CSA/ STScI